Thinking classroom — surfaces verticales et consignes orales
Juste avant de commencer l’année scolaire 2019-2020, je suis tombé sur le concept de thinking classroom. Mettre en place une thinking classroom, c’est mettre en place une atmosphère de classe qui incite l’élève à réfléchir par lui-même, à discuter, à échanger pour faire sens des maths qu’il manipule. Ce qui m’a particulièrement attiré, c’est que l’auteur du concept, Peter Liljedahl, a isolé les pratiques qui favorisent la mise en place d’une telle atmosphère, et propose un plan d’implémentation en plusieurs phases.
Plein d’excellentes idées 🤩️ Dont une qui m’a complètement subjugué: faire travailler les élèves en groupes sur des surfaces verticales non permanentes (vertical nonpermanent surface), c’est-à-dire debout autour d’un tableau (ou toute autre surface verticale), munis d’un marqueur effaçable.
Pourquoi? Pour les rendre actifs et pour rendre leur travail visible par tous (les membres du groupe, et les autres). De plus, pouvoir effacer facilement débloque ceux qui ont peur de « mal faire », et n’avoir qu’un seul marqueur à disposition du groupe les force à collaborer.
Et là j’étais tellement excité que je me suis lancé dès la rentrée 😁️
Alors, bon, le souci c’est de trouver assez de surfaces verticales 🤔️ J’avais de la chance d’avoir un local avec un grand tableau blanc à roulettes comme ça:
Et j’avais aussi des feuilles électrostatiques en stock, à coller aux murs ou aux fenêtres.
Malheureusement, comme les feuilles électrostatiques se fragilisaient lors de l’effaçage, j’ai mis beaucoup de groupes au tableau, et trop d’élèves étaient collés les uns sur les autres 😕 Du coup, même si certains ont été très motivés par cette manière de travailler, et que j’ai été témoin de belles discussions, j’ai eu droit à ma part de désengagement à gérer. J’ai un peu mis l’idée de côté pour le moment, faute de matériel adapté, mais je ne désespère pas de la faire fonctionner plus tard 😉️
D’ailleurs, si vous avez des idées de matériel pas trop cher pour les surfaces verticales, je suis preneur!
Par contre, le truc qui a super bien fonctionné, et que j’ai continué à utiliser avec certaines classes, c’est le fait de donner l’énoncé du problème oralement, sans aucun support écrit.
Quand on donne l’énoncé oralement, les élèves se concentrent tout de suite car ils savent qu’ils ne pourront pas juste recopier du tableau après coup. Mais surtout, et ça c’est hyper génial, ils posent tout de suite leurs questions pour clarifier l’énoncé. Tandis que si je donne une feuille à lire, ils vont prendre leur temps avant de commencer, lire vite, et puis soit commencer dans une mauvaise direction parce qu’ils ont mal interprété, soit attendre encore 5 min avant de poser une question. Avec l’énoncé oral, on les implique tout de suite 😎️
Alors, qui est-ce que ça tente d’essayer tout ça? 😀️ Curieux d’entendre des retours!
Mise à jour 22 février 2022: Le livre Building Thinking Classrooms in Mathematics de Peter Liljedahl est sorti 🥳 Toutes les pratiques y sont merveilleusement détaillées 😍 Il a même écrit un supplément proposant des pistes pour adapter les pratiques selon divers contextes d’enseignement (dont la distanciation sociale 😉).
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